De l'intérêt de la végétation de l'île pour une énergie renouvelable
René ROBERT (Professeur en Géographie)
L’on se propose ici de partir du patrimoine naturel pour faire remarquer deux choses :
toute vie qui s'est installée d'une manière ou d'une autre dans l'île est forcément exotique. Par spéciation, certaines plantes et certains animaux se sont transformés pour devenir des endémiques (c'est une partie de notre patrimoine naturel actuel) ;
Actuellement certains exotiques d'arrivée récente (le plus souvent grâce aux hommes, p. ex. les filaos) font reculer les aires des endémiques et l'UNESCO recommande de lutter contre elles. C'est dans cette définition que nous pensons à cette biomasse exotique pour en tirer de l'énergie.
La biomasse végétale utile résulte de la collecte des espèces exotiques envahissantes (EEE). Les espèces endémiques sont protégées par l’état et par des collectivités internationales (ex. UNESCO à l’origine des Biens du Patrimoine Mondial).
La collecte se fait partiellement et fournit des déchets végétaux de toutes sortes (du gazon coupé aux arbres taillés la veille des cyclones tropicaux). Il reste des volumes considérables qui restent à valoriser (tels ceux des goyaviers et autres filaos, in situ p. ex.).
Il convient d’abord de récupérer sur des plateformes adaptées tous ces déchets végétaux et de les réduire par déchiquetage (herbes) ou broyage (troncs d’arbres).
Ensuite des techniques récentes permettent de les transformer en petits cylindres, nommés pellets, à faible teneur en eau. On se trouve face à des produits susceptibles d’être utilisés de différentes façons. L’important serait de diminuer la dépendance de l’île aux importations de produits fossiles comme les hydrocarbures du Moyen Orient ou le charbon d’Afrique du Sud.
Cette évolution vers une moindre dépendance énergétique vis-à-vis des importations est en cours et la biomasse végétale devrait y apporter une contribution intéressante.
Dans le cadre de la présentation du sujet, je vais parler des écrits de Thérésien CADET, de Vincent BOULLET, d'autres encore, en me réservant une petite place pour les deux ouvrages « Regards sur le patrimoine naturel de La Réunion »