Pour une Histoire des transmissions dans les anciennes colonies françaises
Prosper EVE (CRESOI – Université de La Réunion)
Une des caractéristiques d’une civilisation est de travailler pour créer et de transmettre le fruit de son travail et de ses réflexions aux générations suivantes pour qu’elles puissent avancer et dépasser le niveau acquis. L’observation de ces phénomènes permet de déduire une évolution positive de la société étudiée. Le Petit Robert définit le savoir comme étant l’ensemble des connaissances plus ou moins systématisées, acquises par une activité mentale suivie. Cet exposé vise à cerner la transmission des savoirs dans la colonie bourbonnaise à l’époque de l’esclavage de la base au sommet, ou encore de la cave au grenier, c’est-à-dire aussi bien au sein du monde des gens libres qu’ils soient libres ou affranchis, qu’au sein du monde des esclaves. Comme les séquences économiques se succèdent pendant cette période, les savoirs se multiplient dans le domaine du travail productif dans les champs et dans les industries sucrières et séricicoles. L’île est sommée au début des années 1710 de devenir une colonie de rapport en produisant par obligation du café puis des épices pour les besoins de la métropole. Puis elle se décide au début des années 1810 à se lancer dans la production industrielle du sucre. Peu après, l’esclave Edmond donnera à sa place une impulsion à l’exploitation de la vanille. Jusqu’ici, elle utilisait la canne pour fabriquer de l’alcool. Comme les savoirs sont diffusés également hors du travail, dans les foyers, cet exposé ne pourra faire l’économie de la transmission des savoirs au niveau familial.